Comment je suis devenue prof en LP
Prof de LP = sous-prof pour la plupart des gens, en tout cas pour nos prestigieux collègues, certifiés ou a fortiori agrégés.
Ou comme Bernard Campan dans Le pari (oui je sais un peu populaire comme référence cinématographique mais n'oubliez pas que je suis sous-prof !), incapable d'enseigner une seule matière, alors j'en enseigne ( mal ) 4 : le français, l'histoire, la géographie et l'éducation civique.
En fait je me retrouve PLP 2 (le titre officiel des profs de lycée professionnel) par hasard, après être passée par la khâgne, et avoir fait des études d'histoire et d'histoire de l'art. Avec mes licences, ma maîtrise et mon DEA, je ne suis pas donc sous-qualifiée comme beaucoup le pensent. Simplement, comme il n'y avait ni CAPES, ni agrégation en histoire de l'art, j'ai passé plusieurs concours et j'ai eu celui-là. A cette époque lointaine, il était question de revaloriser la filière professionnelle. Après mes médiocres résultats au concours de Normale Sup, je ne me sentais pas capable de décrocher l'agrégation d'histoire (et malgré une année de congé formation, je n'y suis pas parvenue). Quant au CAPES, je n'y ai jamais pensé car je me sens mal à l'aise avec un public plus jeune.
J'ai donc été une bonne élève. Le choc de la rencontre avec les miens n'en a été que plus grand. Et après plus de vingt cinq ans de carrière, je ne m'en suis jamais remise .